Le site de la compagnie théâtrale l'Amin
 

Mongol  !,
Cie des Passages en résidence au TAG

Les Passages repassent par le TAG…

 

 

 

« Mon-gol ! Mon-gol ! »

Grâce à cette insulte qu’il ne comprend pas, le jeune Ludovic va pour la première fois chercher un mot dans un dictionnaire. Il découvre alors un monde nouveau qui le passionne : celui de la Mongolie, des grandes steppes, de Gengis Khan, des chevaux sauvages. Puisqu’on le traite de Mongol, il le deviendra. Il apprend de nouveaux mots, il ne cesse d’étudier et parfois toute la nuit. Les livres vont lui ouvrir un horizon inattendu et lui donner la force de s’affirmer.

Pour mieux évoquer la solitude de Ludovic face au groupe, Wilma Levy a travaillé avec de jeunes danseurs filmés et projetés dans le décor, ballet vertigineux du quotidien de ce jeune garçon déstabilisé, seul au milieu d’une cour d’école.

 

Mise en scène : Wilma Lévy
Avec Gaspard Liberelle, Martin Kamoun, Camille Radix, Wilma Lévy

Photo © Karin Serres

Production : Cie des Passages
Co-production : Théâtre Le Sémaphore, Port de Bouc ; Centre Dramatique des Villages du Haut Vaucluse, Valréas.
Avec la collaboration du groupe et compagnie GRENADE-Josette Baïz
Résidences aidées et partenaires : Théâtre Joliette, Scène conventionnée art et création – expressions et écritures contemporaines, Marseille ; Fabrique Mimont, Cannes ; Cie l’AMIN Théâtre, Le TAG, Grigny.
Avec le soutien de : la DRAC Paca ; la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur ; le Département des Bouches-du-Rhône – Centre départemental de créations en résidence ; Conseil Départemental 13 ; la Ville de Marseille (en attente).

Avec l’aide de la Spédidam. 

 

Dates au TAG

  • Répétitions du 28 septembre au 9 octobre 2020
  • Sortie de résidence le 8 octobre 2020 à 14h30 

LUDOVIC. — Je m’en fous. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, je sais que je suis pas complètement idiot. “Sombre idiot, pauvre andouille, bécasson !” Et à l’école : “Crétin, débile, niais, simplet…” A la récré, Fabrice et sa bande se mettent autour de moi et ils me traitent. Parce que je suis lent. Je comprends tout, aussi bien qu’eux pourtant, j’ai juste besoin de plus de temps…

CHOEUR D’ENFANTS, off. — Le temps que ça arrive au cerveau, ouais !

Tu parles, il en a pas, de cerveau !

Eh, crétin, secoue voir ta tête ?

T’entends, c’est le petit pois qu’est dedans !

LUDOVIC. — Tous autour de moi, ils me disent des noms méchants.

CHOEUR D’ENFANTS off. — Nounouille, taré, raté, râteau…

LUDOVIC, sur la phrase précédente. — Et là, à la dernière récré, il y a Fabrice qui crie…

FABRICE off. — Mongol !

LUDOVIC. — … et tous les autres répètent :

CHOEUR D’ENFANTS, off. — Mon-gol ! Mon-gol ! Mon-gol !…

LUDOVIC, par-dessus les cris. — Ils crient en tournant autour de moi, tellement fort, tellement vite que ma tête tourne aussi, tout se mélange, je veux m’en aller, sortir de leur cercle mais Fabrice me pousse et je tombe sur le dos…

CHOEUR D’ENFANTS, off. — Ouuuuuh !

LUDOVIC, par-dessus les cris. — …sur mon cartable où j’entends mon petit jus de fruits qui explose. Je me relève…

CHOEUR D’ENFANTS, off. — Mon-gol ! Mon-gol !…etc.

LUDOVIC, par-dessus les cris. — J’essaie de casser leur ronde hurlante mais personne me laisse passer, même pas les filles…

CHOEUR D’ENFANTS, off. — Mon-gol ! Mon-gol !

LUDOVIC, par-dessus les cris. — Le jus d’orange dégouline dans mon dos, si j’enlève mon cartable, ils vont me le piquer alors je me cramponne à mes bretelles, Fabrice et toute sa bande m’encerclent, ils me poussent, ils m’étouffent, et ce mot, là, ce mot que je ne comprends pas… Alors je serre les poings, je ferme les yeux et je crie… le plus fort que je peux.


Pour en savoir plus  : site de la compagnie.