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La Porte des Enfers : un labo de création

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Christophe Laluque adapte La Porte des Enfers, roman de Laurent Gaudé, comme un puzzle dont Franchir est la première pièce. Le texte est gardé tel quel, dans tout ce qu’il a de romanesque, mais aussi de vivant et de saisissant. La Porte des Enfers se déclinera ainsi en plusieurs formes, sur plusieurs mois, au fil de rencontres entre des acteur.rice.s aussi bien professionnel.le.s qu’amateurs.

 

Labo 1 : Franchir

Matteo a perdu son fils dans une fusillade à Naples, sa femme lui demande de lui ramener son enfant ou de tuer son agresseur. Face au visage du meurtrier, Matteo ne trouve pas la force d’appuyer sur la gâchette. Il va alors prendre sa femme au mot et tenter l’impossible : ramener son fils du royaume des morts. Un père inconsolable, un prêtre peu orthodoxe et un professeur illuminé nous embarquent dans une épopée dantesque vers les entrailles de la terre et les vicissitudes du deuil.

 
Laurent Gaudé

Théâtre, roman, poésie, livret d’opéra… Laurent Gaudé est un auteur français qui s’illustre par une écriture solaire, soucieuse de son époque. Son œuvre dense, traduite dans de nombreux pays, s’inscrit dans le paysage littéraire contemporain. Il a notamment reçu le Prix Goncourt des Lycéens et le Prix Goncourt.

 

 


Amin Théâtre, "Franchir"
Dante et Virgile aux Enfers, Eugène Delacroix © Gallica.

Extrait du texte La porte des enfers de Laurent Gaudé
Mise en scène de Christophe Laluque
Avec Bruno Pesenti, Martin Nikonoff, Jean-Louis Fayollet, Serge Gaborieau

Coréalisation : Théâtre Dunois
Production : Amin Théâtre

Soutiens : DRAC Île-de-France – Ministère de la culture et de la communication
(cie conventionnée), Région Île-de-France, Conseil Départemental de l’Essonne.

 

 


 

Presse

Christophe Laluque qui anime la compagnie Amin Théâtre et dirige le théâtre Dunois dans le treizième arrondissement de Paris, a noué un partenariat avec le lycée professionnel Galilée. Il y a présenté devant plusieurs classes une mise en voix et en espace du roman de Laurent Gaudé, La Porte des Enfers.
La démarche est encore plus large, le metteur en scène envisage d’adapter le roman au théâtre comme un puzzle, où chacune des pièces fera l’objet d’un travail particulier avec différents publics et traitera un des aspects, un des sous-récits du roman.

Franchir, la première pièce, va être travaillée cette année scolaire avec des classes du lycée et la mise en espace dans son centre de documentation permet aux jeunes gens d’entrer en contact avec le roman autant qu’avec l’art du théâtre.
Trois comédiens interprètent la fable, focalisée autour de la descente de Matteo dans le monde des âmes pour récupérer celle de son fils. Pippo est mort dans ses bras, dans les rues de Naples, victime collatérale d’un règlement de compte maffieux.

Martin Nikonoff interprète Matteo qui, tel Orphée, va « franchir » la porte des Enfers, cachée dans le port de Naples, et affronter une topologie symbolique et angoissante des profondeurs peuplées de goules et d’âmes des disparus.
L’œuvre n’est pas facile, vouée à la mort, elle baigne dans le fantastique et la tragédie intime, dans l’ambiance napolitaine, la religiosité, la maffia, les corps pétrifiés de Pompéi tout proche, mais rappelle aussi les dialogues philosophico-poétiques de Virgile et de Dante. Et ce d’autant plus que le découpage retenu évite les thématiques plus sociales ou plus violentes du roman.
Matteo discute ainsi dans un bistrot avec le professore, un professeur original de thanatologie que joue malicieusement Jean-Louis Fayollet. Il le fait plus gravement avec le curé Don Mazerotti, habité sobrement par Bruno Pesenti, qui l’accompagne dans sa descente aux Enfers.

Franchir parle du deuil impossible de Giuliana, la mère, de l’inacceptable pour des parents de devoir affronter la mort d’un enfant. Mais le spectacle parle aussi de la présence des âmes des disparus qu’il faut honorer pour qu’elles continuent à exister, impératif aussi vital que social.
Il y a des moments forts quand Matteo aspire l’âme de son fils et, plus tard, quand il choisit de rester dans le royaume des morts pour que Pippo retourne à sa place dans le monde des vivants.

Les ados sont silencieux et attentifs, la magie du théâtre opère alors que la partie n’était pas gagnée d’avance.
Cette entrée en scène sensible et exigeante augure bien des suites d’un travail au long cours, la graine a levé déjà chez certains élèves accrochés par l’histoire.

Franchir pourrait être présenté devant d’autres publics dans des lieux diversifiés car sa forme légère s’accorde avec la gravité du thème, la proximité des acteurs donnant à la représentation une densité émouvante et accroissant les pouvoirs d’un récit qui est aussi celui du don de soi, de l’accompagnement dans le deuil, de l’humanité simplement..

Louis Juzot, Hottello Theatre, décembre 2023.


 

Dates
  • Paris 13, médiathèque Jean-Pierre Melville, 79 rue Nationale, samedi 21 janvier 2023 à 19h, dans le cadre des Nuits de la lecture
  • Paris 13, Théâtre Dunois, 7 rue Louise Weiss, vendredi 26 et samedi 27 janvier 2023 à 20h, dans le cadre des rendez-vous Textes en jeu